- Accueil >
- Je m’inquiète pour quelqu’un >
- Pourquoi c’est si compliqué ?
Pourquoi c’est si compliqué ?
Quand on regarde de l’extérieur, on peut se demander :
« Pourquoi elle reste ? »,
« Pourquoi il ne dit rien ? »,
« Pourquoi iel retourne toujours vers la même personne ? »
Mais ce qu’on voit de l’extérieur ne raconte jamais tout. Ce qu’on ne voit pas, c’est la peur, le conditionnement, la confusion, et tous les fils invisibles qui retiennent une personne sous emprise.

Le contrôle ne commence pas toujours par un coup.
Il peut commencer par une remarque.
Puis une blague humiliante.
Une exigence. Un soupir. Un regard qui fait taire. Un chantage affectif, une intrusion dans le téléphone, des mots blessants, des excuses douces.
Et petit à petit, la personne en face prend du pouvoir. Elle installe un climat dans lequel l’autre doute de lui/elle-même, où ses émotions sont minimisées, inversées, niées.
Ce n’est pas toujours spectaculaire. Mais c’est permanent, diffus, étouffant.
C’est ça, la violence psychologique, l’emprise, le contrôle.
Elle isole, elle efface.
Et souvent, la victime finit par croire qu’elle exagère, qu’elle est responsable, ou même qu’elle mérite ce qui lui arrive.
Des barrières invisibles à l’expression

Dire "je subis de la violence" est loin d’être simple.
Parce que pour le dire, encore faut-il :
- Mettre des mots sur ce qu’on vit (et souvent, on ne sait même pas que c’est de la violence),
- Accepter de voir ce qui fait mal, alors qu’on essaie juste de survivre,
- Affronter la honte, la peur de ne pas être cru·e, de déranger, d’être jugé·e,
- Et parfois aussi, protéger celui ou celle qui fait du mal, parce qu’il y a de l’amour, des enfants, des souvenirs, des espoirs.
Ce silence, ce n’est pas un choix. C’est souvent une stratégie de protection. Quand on vit sous contrôle, parler peut être dangereux. Et même quand le danger physique s’éloigne, il reste des cicatrices profondes : peur de déranger, difficulté à faire confiance, à croire qu’on a le droit de parler.
Comprendre, c’est déjà soutenir.
Tu n’as pas besoin de tout comprendre pour être là.
Mais savoir que la violence ne se limite pas aux coups, savoir que l’emprise est un piège complexe, et que sortir du silence demande du courage, de la sécurité et du temps, peut faire toute la différence pour quelqu’un autour de toi.
Tu peux être cette présence qui ne force pas, mais qui reste là, prête à écouter.
Le chemin vers la guérison est un processus. Célébrer chaque progrès, même petit, aide à avancer et à renforcer la confiance en soi.
